Axes de recherche
Le programme de recherche proposé dans le cadre de la Chaire vise le développement et l’intégration de 3 axes qui se déclinent sur l’étude de trois systèmes : les infrastructures naturelles en zone urbaine, les agroécosystèmes et les systèmes forestiers durables.
Axe 1) Économie de la biodiversité et des écosystèmes
L’étude économique des services écosystémiques (SE) est utilisée depuis la fin des années 1980 afin de mieux intégrer les questions environnementales aux prises de décisions publiques. Elle demeure pertinente, puisque les organisations des plus hauts niveaux décisionnels continuent de développer et de mobiliser des outils de valorisation de la biodiversité et des SE. Ceux-ci contribuent au développement de politiques publiques, d’outils de sensibilisation et de mécanismes privés de rétribution et de compensation, notamment en développant des indicateurs de valeurs. Ils permettent aussi de réaliser des diagnostics et de faciliter les processus de suivis environnementaux. Dans ce contexte, l’objectif de l’Axe 1 consiste à produire des valeurs et indicateurs robustes et probants pour éclairer le processus décisionnel et le développement d’outils, tout en guidant les acteurs dans leur usage de ces valeurs.
Axe 2) Pluralisme des valeurs liées à la nature
L’étude des dimensions sociales et culturelles des SE constitut une tendance forte des dernières années dans la recherche sur les SE. Le concept des Contributions de la Nature aux Humains a d’ailleurs émergé afin de rendre plus explicites les cadres de valeurs de différents groupes. Des approches ont été développées et améliorées pour explorer l’ensemble des valeurs en lien avec les SE, incluant les valeurs relationnelles et culturelles qui contribuent au tissu de la société et des relations humains-environnement. Une meilleure compréhension de cette pluralité de valeurs est de mise pour une meilleure planification et gestion des écosystèmes. À l’intérieur de l’Axe 2, des approches et méthodes sont développées pour que toutes les voix puissent être considérées dans les évaluations écosystémiques et afin de développer des indicateurs qualitatifs à inclure dans les diagnostics et processus décisionnels. Cet axe vise ainsi à développer une perspective critique et complémentaire sur les approches d’évaluation économique de la nature, une démarche nécessaire pour baliser la conduite et l’utilisation de ces pratiques.
Axe 3) Gouvernance environnementale et mécanismes de rétribution
Cet axe s’intéresse aux contextes et politiques dans lesquels s’inscrivent les mécanismes de rétribution (par ex. les paiements pour SE), de compensation (par ex. crédits carbones et de biodiversité, outils de compensation), de contribution (e.g. certificats d’impacts positifs pour la biodiversité) et de conformité (par ex. cadre de divulgation et gestion des risques liés à la nature) visant à limiter les impacts des activités humaines sur l’environnement. Bien qu’il existe une littérature sur l’analyse institutionnelle des mécanismes de compensation et sur les paiements pour SE, les initiatives de finance durable, tels que les crédits de biodiversité, mis de l’avant dans le cadre de la COP 15 et du nouveau Cadre mondial de la biodiversité sont relativement nouvelles. L’Axe 3 explore aussi la distribution des bénéfices et des risques environnementaux, sociaux et économiques dans le cadre de ces mécanismes à travers la lunette de la justice environnementale. À terme, l’objectif est de développer des balises, recommandations et orientations politiques pour le développement de ces mécanismes, pour éviter le piège de la marchandisation de la nature et de ses impacts indus sur les populations locales.