Une stratégie pour protéger la forêt urbaine de la Ville de Québec

18 janvier 2021

Ripon, le 18 janvier 2021 – Une étude réalisée par la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et publiée dans la revue Urban Forestry & Urban Greening démontre toute l’importance du choix des arbres plantés dans un milieu urbain comme la ville de Québec. Selon la chaire, ce choix permet d’assurer la pérennité de la canopée urbaine et d’accroitre les impacts positifs sur la qualité de l’air, la séquestration du carbone, le contrôle des eaux de ruissèlement et les coûts de chauffage et de climatisation des bâtiments dans une ville.

« Dans le contexte actuel des changements climatiques, les arbres sont assujettis à un nombre croissant de menaces et de facteurs de stress. Je pense entre autres à l’agrile du frêne, qui décimera 11 % des arbres de la Ville de Québec d’ici 10 ans, explique le titulaire de la Chaire, le professeur Jérôme Dupras, qui est également chercheur à l’Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT-UQO). Avec l’étude, nous démontrons à l’aide de scénarios qu’une plus grande diversité fonctionnelle des arbres à planter est la clé pour optimiser la résilience de la canopée de la Ville de Québec, mais aussi pour maximiser les bénéfices rendus par ces nouveaux arbres. »

« Les arbres contribuent de façon très significative à la vie urbaine, et leur qualité essentielle est de plus en plus reconnue par les élus municipaux. Nous espérons que cette étude sera consultée à bon escient par les gestionnaires et praticiens en environnement », rappelle Jérôme Dupras.

L’étude du professeur Dupras a été financée par le consortium Ouranos et l’organisme de recherche Mitacs. Les chercheurs ont comparé trois approches de replantation sur les 20 prochaines années qui diffèrent dans leur capacité à tolérer les changements climatiques prévus pour le sud de Québec :

  1. Une approche où les arbres perdus sont remplacés de manière aléatoire par les arbres disponibles à la Ville ;
  2. Une approche stratifiée où les traits fonctionnels des arbres sont hautement diversifiés ; et,
  3. Une approche riche en conifères.

Ils ont ensuite évalué la capacité de la forêt urbaine à fournir des services écosystémiques aux citoyens : son potentiel de filtration de l’air, de stockage du carbone, de réduction des ilots de chaleur, de ruissèlement de l’eau et plus encore.

« Les trois scénarios nous donnent des résultats très différents, nous apprend Sylvia Wood, directrice de la recherche et du développement de la firme Eco2Urb et co-auteure de l’étude. Après une analyse approfondie des facteurs écologiques et socioéconomiques, l’approche qui présente une grande diversité de traits fonctionnels procure le meilleur rendement sur le plan des services écosystémiques dans un contexte urbain et face aux menaces climatiques », explique celle qui travaille actuellement sur le développement d’un logiciel d’analyse afin d’outiller les gestionnaires de forêt urbaine.

Lisez l’ensemble des résultats de l’étude dans l’article scientifique intitulé Increasing functional diversity of the urban canopy for climate resilience: potential tradeoffs with ecosystem services? disponible ici.

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