La population du Québec très préoccupée par la situation des espèces menacées

7 septembre 2022 / Catégorie :

Ripon, 7 septembre 2022 – Selon une récente étude menée par la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais et publiée dans le Journal for Nature Conservation, la population québécoise se dit très préoccupée par la question des espèces menacées. L’objectif de cette recherche était double: connaître les meilleures stratégies pour communiquer les enjeux de la protection des espèces menacées à la population et mesurer ce que les Québécois.es seraient prêt.e.s à payer pour protéger ces espèces.

Menée auprès de 880 répondant.e.s, l’étude montre que les Québécois.es sont préoccupé.e.s par le déclin d’espèces fauniques, et qu’ils sont conscient.e.s de l’interdépendance des humains et de la nature.  Par l’entremise d’exercices de modélisation, les résultats de cette étude ont identifié que la population du Québec est plus sensible à la protection des grands mammifères par rapport à d’autres espèces. Il est d’ailleurs ressorti très clairement de l’enquête que le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent et le caribou des bois (écotype forestier) sont les espèces menacées les plus prisées de la population.

Ces résultats et la littérature connexe suggèrent que la communication sur la conservation de la faune sauvage pourrait être renforcée en mettant l’accent sur les contributions de la protection des espèces sur l’ensemble des écosystèmes qui les abritent. L’étude indique également que les politiques de conservation ciblant plusieurs espèces menacées ou vulnérables attirent un soutien du public plus important.

« Cette étude réitère l’intérêt des Québécois.es pour la biodiversité du territoire. Malheureusement, ceci ne se reflète pas dans la campagne électorale actuellement menée par les partis politiques », affirme Jérôme Dupras, professeur et titulaire de la Chaire.

D’un point de vue économique, les résultats obtenus par des exercices de simulation indiquent qu’un quart des répondant.e.s seraient prêt.e.s à payer 160 $ par an pour un programme de préservation de la grande faune et 12 $ pour des programmes de conservation d’oiseaux, d’insectes ou de poissons et de mollusques.

« Ces résultats serviront à mieux outiller le Gouvernement du Québec et les intervenants du milieu dans leurs moyens de communications sur la biodiversité au Québec. En préservant l’habitat d’espèces comme le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent et le caribou des bois, on protège également tout un écosystème dont les fonctions écologiques nous sont essentielles », explique Ann Lévesque, doctorante à la Chaire et auteure principale de l’étude.

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